Sylvain : coach WTS au sein du réseau depuis 15 ans
Installé à Annecy, chef de projet dans l’industrie au sein du groupe SEB, père de 3 enfants, Sylvain Perreal est un passionné de cyclisme et d’entraînement.
Coach WTS au sein du réseau depuis 2010, Sylvain a une spécialité : le cyclisme et l’ultra-cyclisme. Son approche mêle méthode, écoute, et partage d’expérience.
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En 15 questions, faisons plus ample connaissance, avec un coach de terrain, passionné, et engagé !
1) Bonjour Sylvain, revenons sur ton parcours de coach. Peux-tu nous rappeler ton parcours personnel, et ce qui t’a amené vers le coaching en cyclisme ?
J’ai fait 20 ans de compétition sur route et sur piste, en ayant toujours l’envie d’entraîner. A 17 ans, j’ai commencé par accompagner l’école de cyclisme dans mon club, et très vite j’ai passé tous mes diplômes d’éducateur pour finir sur l’obtention d’un brevet d’état, à 20 ans.
Je me suis ensuite investis dans le comité départemental & régional, et j’ai entraîné des clubs de division nationale.
Toujours avec l’envie de continuer sur les techniques d’entraînement pour ne surtout pas rester sur mes acquis, j’ai décidé de rejoindre une cellule professionnelle d’entrainement, telle que WTS.
2) Si elles existent, quelles sont les plus grandes différences dans la préparation d’un cycliste traditionnel et d’un ultra-cycliste ?
– Dans la préparation d’un ultra cycliste j’ai l’habitude de dire qu’est c’est un 4/4, 25% de physique, 25% de matériel, 25% d’alimentation, et 25% de stratégie de course. J’ai donc beaucoup plus de choses à apporter à ces athlètes.
– Un autre motivation à préparer un ultra cycliste: LA MENTALITE, cette discipline reste conviviale, pleine d’entre-aide, et remplie de belles rencontres, et le tout sans se préoccuper de ce qu’il y a à gagner à l’arrivée.
3) Au regard de ton équipe de sportifs et sportives, peux-tu nous parler d’une course ou d’un défi d’ultra-cyclisme qui t’a particulièrement marqué, en tant que coach ?
La préparation de la première Transcontinentale d’Alexandre Bourgeonnier, fût pour moi un souvenir indélébile.
4) As-tu un exemple inspirant, d’un athlète que tu as accompagné sur un beau challenge ?
En restant sur la préparation d’Alex sur la TCR (cf. question3), il a fallut partir d’un athlète compétiteur FFC de haut niveau -donc très rapide et très puissant-, pour le transformer en un athlète prudent, sachant en garder sous la pédale (ce qui n’a pas été facile…).
Pour cela, j’ai été obligé de le laisser faire des sorties prévues de 400-500kms à son allure, en sachant très bien qu’il allait “exploser”, et ne pas pouvoir aller au bout.
Autre difficulté sur ce “profil” d’athlète : faire comprendre de ne pas prendre le départ d’un 4,000 kms affuté, alors qu’il a toujours fait attention à rester à son poids de forme. Donc faire un entrainement de plus de 2,0000 kms sans maigrir, demande une certaine expérience.
5- Quel est le profil-type des athlètes qui te sollicitent en général ? (Homme ou femme, âge, profession, situation familiale, niveau en cyclisme…)
C’est justement la réponse à cette question qui me motive toujours autant, car j’ai un panel d’athlètes hyper varié. À aujourd’hui, quasiment autant de femmes que d’hommes, avec des âges allant de 22 ans à 60 ans, et de tout niveau.
6) À propos de ta méthode : Comment construis-tu une saison avec un(e) athlète ?
Tout commence par une discussion sur les objectifs, avec la programmation du principal, puis 2 ou 3 sous-objectifs, afin de pouvoir caler les micro-cycles, en fonction des obligations -professionnelles & personnelles-, de mes athlètes (d’où le gros avantage de proposer une préparation 100% personnalisée).
7) Entre 2010 et aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé dans ta façon de conseiller les athlètes ?
Disons qu’aujourd’hui, j’intègre beaucoup plus les données hors physique (métier, situation familiale, situation géographique, etc…).
Je fais beaucoup plus attention au besoin profond de l’athlète, c’est-à-dire que je ne vais pas préparer de la même façon si l’objectif est la gagne, ou si c’est simplement finir une épreuve, en se faisant plaisir.
8) Quelles places occupent la nutrition et le renforcement musculaire, dans ton accompagnement ?
Concernant la nutrition, c’est hyper variable en fonction des athlètes, car certains sont complètement novices en la matière, tandis que d’autres sont chevronnés.
Dans le domaine de l’ultra distance, il n’y a pas pour moi de modèle alimentaire possible, si ce n’est juste accompagner sur les erreurs à ne pas commettre. En effet, suivant les pays, il n’est pas toujours facile -voire quasi impossible- de trouver exactement ce dont l’athlète a besoin. D’ailleurs, certains de mes sportifs m’ont déjà appelé pendant une épreuve, en me décrivant ce qu’il y avait de disponible dans les magasins, car ils étaient complètement perdus (encore un autre avantage d’avoir un coach personnel).
9) Comment intègres-tu les outils technologiques dans ton suivi (capteur de puissance, lactates…) ?
Je travaille autant au cardio, qu’au capteur de puissance. Concernant les prises de lactate, je demande à mes athlètes de réaliser des tests de Vo2Max, afin d’avoir les données précises réalisées par des professionnels.
Par ailleurs, je réalise aussi des déterminations de courbe de puissance, pour les possesseurs de capteur.
Le capteur de cadence est également un outil indispensable à mon sens, car il permet de travailler sur des exercices qui amènent à améliorer la qualité du pédalage.
10) À propos du réseau WTS, tu en fais parti depuis Mai 2010. Qu’est-ce qui te plaît dans cette communauté ?
Le principal atout de ce réseau, c’est la diversité des coachs. En effet, cela permet d’avoir des discussions très riches et variées sur les techniques d’entrainement. Ce partage est très riche pour l’athlète, mais aussi pour nous les coachs.
11 & 12) Depuis 2010, est-ce que WTS a contribué à faire évoluer ta pratique de coach, et si oui, comment ? De plus, quelles synergies as-tu développées avec les autres coachs du réseau ?
WTS m’a fait évoluer sur la partie commerciale, ce qui n’était pas mon fort auparavant. De plus, l’avantage du réseau WTS, c’est que nous discutons ensemble sur la ligne de conduite à tenir, et sur l’avenir et le développement de WTS.
Nous avons également beaucoup de discussions sur notre cible d’athlètes à privilégier, car celle-ci évolue avec le temps et les tendances.
13) À propos du futur et des tendances : quelles sont selon toi, les grandes tendances dans l’accompagnement des athlètes, dans les années à venir ?
Je pense que le cyclisme féminin va encore énormément évoluer, tant au niveau des performances, qu’au niveau du volume.
Je trouve aussi que les athlètes deviennent de plus en plus “multi-activités” ; j’ai par exemple des coachées qui préparent dans la même année des courses sur route, gravel, et VTT.
14) On voit de plus en plus de femmes se lancer dans des défis d’ultracylisme. Quel est le 1er conseil que tu donnerais à une cycliste tentée par l’aventure de l’ultra ?
Je pense que c’est encore plus fort que cela, car nous voyons maintenant des féminines gagner des épreuves, et de belle manière.
Mon conseil, c’est qu’en ultra le physique ne fait pas tout, alors que la régularité est primordiale. L’optimisation des arrêts, par exemple, peut faire gagner un temps précieux.
15- As-tu de nouveaux projets ou défis en tête personnellement, ou pour tes athlètes ?
J’ai bien envie de faire basculer certains de mes athlètes compétiteurs sur route FFC, en ultra, mais “chuuuttt” ils ne sont pas au courant 🙂
Par ailleurs, j’adorerais préparer et suivre un athlète sur la Race Across America.
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Pour aller plus loin
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