
Dans la roue d’une psychologue cycliste : tête et jambes vers l’objectif
▫️ ▫️ ▫️ ▫️
Nous avons interviewé une de nos sportives, Aleksandra Kosinska, une athlète passionnée par le cyclisme, mais aussi par sa profession.
Un grand merci Aleksandra pour ton retour très riche ; nous sommes honorés par ton récit passionnant, et inspirant !
Click on the top right red button for english or other language
▫️ ▫️ ▫️ ▫️
1- En préambule, peux-tu te présenter ? (tes sports de prédilection, âge, profession, tes études, ton parcours sportif jusqu’à aujourd’hui, etc. )
Bonjour. Avant de me présenter merci pour cette belle initiative de partage et de coopération présente chez WTS. C’est une culture d’entreprise qui est une denrée plutôt rare à l’époque où règne l’individualisme pour ne pas dire l’égocentrisme.
WTS sait s’en décentrer et faire un pas de côté de la philanthropie.
Je m’appelle Aleksandra Kosinska, j’ai 50 ans et je suis psychologue.
J’ai commencé mes études à Varsovie à Józef Piłsudski University of Physical Education in Warsaw (un courant de médecine du handicap enseigné à l’époque à l’Académie d’Éducation Physique), je les ai finies à Paris – DESS (Diplôme d’Études Supérieures Spécialisés, l’équivalent d’actuel MASTER 2), de psychologie clinique et pathologique.
La vie m’a offert des fruits du hasard qui ont été des cadeaux incroyables. Quand je partais, adolescente, travailler pour pouvoir payer mes études – elle m’a envoûtée de l’odeur du maquis Corse où le travail était un plaisir. Plus tard, des paysages sur les chemins de Marcel Pagnol, lors d’une année de travail comme fille au-paire à Marseille pour apprendre la langue française ; pour finir, nez à nez avec la directrice de la Sorbonne Nouvelle qui m’a proposé d’intégrer l’UFR de psychologie à Paris, toujours par hasard lors d’une visite des monuments de Paris avant de repartir, le lendemain, continuer mes études à Varsovie. Je suis repartie pour demander finalement, au recteur, une année de plus pour entrer à la fac de psychologie à Paris.
Ce sont mes parents qui m’ont donné le goût du sport. Enfant, on jouait souvent en plein air. Petite, j’avais fait de la course d’orientation en famille (pour le plaisir d’être dans la nature avec mes proches, et non pas pour gagner/dépasser les autres). Mon père m’a appris à nager quand j’avais 6 ans, on a pris un canoé, il m’a mis le gilet et m’a dit vas-y ma fille nage comme les chiens, tu sais le faire. Et au cas où, je suis là, juste à côté de toi. J’ai sauté, imité la nage du chien et on a bien rigolé.
Rapidement j’ai fait des sports nautiques – le ski nautique et la voile, ça m’a plu au point de passer mes diplômes à 16 ans, et devenir monitrice de voile (très utile pour travailler l’été en ayant un goût de vacances quand même – je ne sais plus qui a dit – « si tu ne veux pas travailler, choisis un travail qui te plaît, comme cela tu ne travailleras jamais »).
J’adorais la liberté de naviguer sur les lac de ce pays, à l’époque opprimé. Dormir à la belle étoile sur un bateau, être réveillé par la douce mélodie orchestrée entre le vent, haubans et manilles, la pureté de la nature, la poésie des mustangs sauvages qui venaient regarder ces visiteurs que nous étions de leur territoire, l’eau potable des lacs … j’avoue que j’ai parfois la nostalgie de ces moments de magie….
En Pologne le sport est omniprésent – les écoles sont presque toutes équipées de terrains de sport et/ou de salles/halles de sport, les piscines sont ouvertes souvent entre 6h et minuit. En primaire on doit tous passer la carte de nageur (200m en autonomie), au collège le permis vélo ( avec le code de la route et le circuit pratique en slalom), au lycée pendant les pauses entre les cours on a la possibilité d’aller à la salle/halle de sport ouverte à tous les écoliers. J’y ai appris le volley, le pingpong, l’athlétisme. Les championnats entre écoles, dans une ambiance bon enfant, ne faisaient que me motiver.
Dans les écoles, les enfants peuvent s’inscrire à des heures de sport gratuites, et en dehors des heures de cours. J’y allais souvent les après-midis et les week-ends, après avoir fait mes devoirs scolaires. À l’époque, on n’avait pas les moyens d’avoir ni voiture ni même le vélo, alors on courait l’été et tous les hivers, les terrains de foot en extérieur était transformés en patinoire libre accès, et on pratiquait les sports d’hiver (patinage, luge, ski…).
Puis, avec mon frère dans l’insouciance de notre âge, on s’est inscrit aux sélections pour la formation des sauveteurs en mer – à notre grande surprise on a été pris et on a passé des nouveaux diplômes, toujours dans l’optique de pouvoir travailler pendant l’été dans l’ambiance de vacances tout de même. A l’époque en Pologne, la jeunesse n’avait pas le luxe (ou le désastre), d’avoir toute chose désirée à portée de main (je dis désastre car parfois/ souvent quand on a tout ce que l’on désire ; et quand on ne peut pas manquer, on ne peut plus désirer, et cela ouvre les portes de permanente insatisfaction, voire de la dépression…).
Dans ma jeunesse, il fallait compter sur soi et non pas sur les autres pour obtenir ce que l’on souhaitait. Il fallait travailler (à l’école) pour réussir des examens (obligatoires) pour rentrer au lycée, avoir le Bac, puis réussir d’autres examens (obligatoires aussi ) pour rentrer à l’université.
Ce goût de l’effort (même si cela était loin d’être facile) m’est toujours resté, devenant ensuite une sorte de moteur… de motivation… de mental, dirait certains, m’aidant à traverser les expériences (souvent douloureuses) de la vie.
Ce qui m’avait séduit à l’université (l’Académie d’éducation physique ), dans la spécialité que j’avais choisie (la réhabilitation du handicap) c’était d’une part, de véritables valeurs du sport, d’autre part la présence de toutes les disciplines sportives que l’on devait pratiquer, sans outrepasser l’exigence du savoir.
Véritables valeurs de sport pour moi c’est d’abord l’égalité (et l’inclusion du handicap et de sa prise en charge au sein d’une fac de sport me paraissait une évidence), la persévérance, l’oubli de soi, l’entraide, la rigueur et le respect… un tout pour fédérer… Même si la vie m’a amené à bifurquer vers la psychologie clinique ( le jour où je devais faire ce choix difficile – ma décision a été facilité par l’étymologie du mot « clinique » (Empr. au lat. impérial clinice ) : pratiquer/ être auprès (du chevet/ lit ) de la personne qui souffre, en lien avec lesdites valeurs.
Par la suite j’ai continué à expérimenter de moi-même des différents sports par ce goût de l’effort, la curiosité, la passion et la liberté que cela procurait – windsurf, wake, skate, course à pied, trail… etc.
2- Tu es très sportive, pourquoi le sport est-il un véritable mode de vie pour toi? Qu’est-ce que cela t’apporte au quotidien ?
C’est une hygiène de vie étayée par les valeurs du sport. Je me rappelle l’émotion que j’avais ressentie lors du marathon de Paris – les larmes aux yeux au départ handi…
Le sport m’apporte une sortie d’humilité face à la vie. Et la vie est loin d’être simple…
Mon travail de psychologue est un métier de l’ombre, où il faut se faire petit face au récits des vies, où on se doit d’être à la hauteur de la confiance des patients, à la hauteur de leurs émotions, de leurs demandes. Soutenir sans imposer, élever sans diriger, Co-construire des solutions sans pousser les gens vers des issues qui ne seraient pas les leurs.
Accueillir, écouter, aider les gens à trouver leur chemin… à vivre et/ou transformer leurs souffrance quand c’est possible, à mieux vivre avec quand cela ne l’est pas, voilà le défi… La souffrance n’est pas une maladie donc le terme de guérison ne s’y applique pas… je préfère le mot cheminement. Et cette souffrance peut être une magnifique opportunité, une sacré force sur laquelle s’appuyer. Les bouddhistes zen disent « ce qui ne tue pas rend plus fort »… L’art de ce métier consiste à trouver les passages qui permettent aux patients de transformer la détresse en force, de s’y appuyer, de l’utiliser… pour aller de l’avant, pour avancer au mieux dans leurs trajectoires.
Je retrouve dans la « souffrance » de l’entraînement sportif un processus un peu similaire. Un remède face aux doutes, face aux évènements de la vie… il y a quelque chose de bien faisant dans l’entrainement qui va bien au-delà de la sécrétion aigue d’hormones comme les endorphines, bien au-delà aussi de l’activation des circuits dopaminergiques du plaisir et de la récompense. Quelque chose de bienfaisant qui transforme la douleur (qu’elle soit physique ou morale) du moment qui peut être transcendée, transformée en une force de résilience et de croissance. Et ça va bien plus loin qu’évacuer le stress de la journée et les tensions accumulées… quelque chose qui améliore la perception de la vie, le ressenti de soi, le regard sur l’alter ego, sur notre relation au monde, aux autres… surtout dans les sports collectifs qui fédèrent à travers l’entraide, le soutien… Le sport devient alors un véritable processus de transformation intérieure. Il y a cette dimension presque thérapeutique, où chaque effort devient un moyen de se reconnecter à soi-même, de se dépasser, de se retrouver.
Cela m’arrive souvent d’encourager spontanément les autres cyclistes quand je roule à vélo, des camarades de salle à la gym, des coureurs lors des évènements quand je suis spectatrice. J’ai souvent senti une énergie me faisant pousser des ailes quand moi-même, j’ai également été encouragée par les passagers des voitures me doublant dans les ascensions des cols …. Lors des cris des cœurs à la gym : ce petit grain de folie dans nos vies. Un phénomène qui fait ressortir spontanément chez les gens un partage de leur fraternité, altruisme, générosité… la sincérité des véritables valeurs humaines. J’aime voir et partager cela.
J’ai vu des gens se mobiliser avec des orchestres, pancartes d’encouragements pour petites courses comme Paris-Versailles… De si belles initiatives qui nous relient les uns aux autres.
On peut aussi observer cela devant les jeux olympiques ou autre événement sportif à la télévision… Même les politiques ont compris la force de fédération de toute une nation lors d’un match de foot retransmis dans les lieux publics.
Dans la philosophie, les sophistes avait compris d’autres bienfait en prônant faire de la philosophie en marchant … quand le corps se met en mouvement, on réfléchit différemment. Le mouvement du corps stimule l’esprit, permet de libérer les pensées, de faire émerger de nouvelles idées, perspectives. Cela montre à quel point le corps et l’esprit sont liés, et comment l’action physique peut ouvrir des espaces de réflexion différents de ceux que l’on connaît en restant assis.
Les médecins prescrivent actuellement de l’activité physique à la place de la sédentarité et de l’immobilisation à la maison. Même la sécurité sociale lance les slogans contre certains maux ; « le mouvement est votre meilleur médicament ».
En 2024 la France fait de l’activité sportive sa grande cause nationale et l’assurance maladie a enfin compris l’importance du sport dans la prévention des nombreuses affections. Dans les congrès de la psychiatrie on parle enfin de l’approche intégrative/holistique qui permet d’inclure l’activité physique dans les protocoles des soins.
De si nombreux bienfaits de l’activité physique sur notre santé mentale ne sont plus à démontrer.
L’OMS/WHO (Organisation Mondiale de la Santé / Word Health Organization ) a mis en place LE plan d’action mondial pour promouvoir l’activité physique et il suffit de cliquer sur les recommandations de l’OMS en la matière pour comprendre la multitude des bienfaits importants sur la santé physique et psychique.
Le sport a fait bouger les lignes…
C’est tout cela que ça m’apporte dans ma vie personnelle et aussi dans ma vie professionnelle. Le sport est un souffle d’air entre les deux, passer par une activité en sortant du travail me permet me désemplir, faire une sorte de vide intérieur, une transition pour arriver à la maison plus disponible à mon compagnon.
Le vélo me permet aussi de m’évader du broie de la ville. La marche, la voile, et autres sports d’épouser l’harmonie de la nature, de m’y abandonner, de me rééquilibrer et m’y fondre avant de recharger en énergie… pour être plus vivante, plus souple, plus tolérante…
Quand on part au ski ou en camping-car cela nous permet de dormir en altitude et l’altitude nous soigne de tous les maux… et on rit, on dort, on lit, on rit… c’est une profonde récupération à la fois pour le corps et pour l’esprit.
Parfois avec mon mari on se fait la réflexion que, pédaler 100km nous fatigue moins qu’une prise de tête avec un inconnu dans les bouchons, au contraire cela nous procure une énergie là ou l’autre nous puise notre énergie. Voilà des petites choses comme cela…
3- Tu prépares actuellement la saison de cyclisme 2025, comment se présente-t-elle pour toi ?
Oui, il y a une cyclosportive que j’affectionne particulièrement « la Vençoise »… c’est une peu une rencontre magique avec les paysages d’ici… la rencontre de mon mari… c’est avec lui qu’on l’a faite une première fois sans savoir encore qu’on allait se marier… qu’on allait faire de notre passion sportive une union… qui nous accompagne encore.
J’aimerais refaire cette course cette année… le 11 mai, pour le plaisir que cet événement symbolise tellement.
Et comme j’aime la grimpe à la montagne, peut-être le 15 juin – Mercan’Tour Bonnette 190, un très beau circuit splendeur nature qui rejoint des cols mythiques dont mon préféré – La Bonnette. Peut-être aussi le Mont Ventoux 1er juin… ou encore les Bosses de Provence et la Castellane en septembre… je me laisse guider par mon intuition, par les sensations de mon corps, par les échanges avec mon entraineur/coach, Jean-Baptiste W.
4- Qu’est-ce qui t’a guidée vers la structure de coaching WTS, et que t’apporte-t-elle ?
C’est mon mari, un jeune-homme de 70 ans, qui m’a parlé de Jean-Baptiste W. qu’il connaissait de son passé de compétiteur. L’an dernier, nous nous sommes inscrits à l’Étape du Tour. Vu nos âges plus très jeunes, notre médecin nous a conseillé de faire un test d’effort pour le certificat médical.
Nous l’avons effectué à IM2S en juin, pour une épreuve du 7 juillet 2024. L’organisateur de l’Étape du tour avait fourni à tous les inscrits un schéma de préparation amateur, des feuilles imprécises avec des indicateurs d’effort comme léger, fort, intense. Je ne savais pas vraiment si je m’entrainais correctement.
A IM2S, nous avons amené notre matériel. On nous a demandé si on utilisait notre Garmin ? La question m’a interpelée, car quand j’avais dit oui, on m’a répondu que l’avoir, le regarder et l’utiliser sont de choses très différentes. Cela m’a fait tilt. Je voulais comprendre. Savoir ce que je faisais, pourquoi, comment m’améliorer.
C’est là aussi que le nom de la structure WTS, est tombé. Mais, il ne nous restait que moins d’un mois avant le départ. Nous avons contacté Jean-Baptiste pour un conseil ponctuel à la suite du test d’effort, pour comprendre les zones de puissance, PMA, VO2Max, comment il fallait faire. Trop peu de temps avant le départ.
Jean-Baptiste nous a conseillé de récupérer en priorité, puis les recommandations données, m’ont fait réfléchir sur la pertinence de l’accompagnement par un professionnel pour, éventuellement une saison. J’ai regardé la structure WTS, ses valeurs, et les projets en Afrique du Sud. Ça m’a parlé. Mon ostéo (très expérimenté dans la prise en charge des sportifs) m’a dit : « Ne prends pas un coach trop jeune, prends quelqu’un d’expérimenté ».
L’idée a cheminé… surtout quand j’ai repensé à une phrase de Jean-Baptiste : « (…) il faut arriver à une épreuve le plus entrainé et le moins fatigué possible (…) », là où pour moi l’entrainement voulait dire passer par paliers de « plus » (plus de charge, plus de temps, plus de km, plus de dénivelé…), pour progresser.
Étant plus jeune le corps pouvait encaisser. Quoique. Je me suis souvenue que pas tout à fait. Même si le sport était une passion depuis longtemps, ce n’est qu’à mes 35 ans que j’ai préparé un marathon. Seule en amateur.
En plus de 12h de salle/semaine, je courrais entre 60-100km/semaine. J’allais au travail en courant, en roller ou à vélo. Le Marathon de Paris en avril, puis le MMB (Marathon du Mont Blanc) début de l’été de la même année.
A peine une semaine après le marathon de Paris, je suis revenue à la charge d’entrainement élevé (je ne connaissais rien à la récupération, je faisais tout à l’intuition et à la sensation). Un soir au sport de combat (kick sauté), j’ai senti une douleur qui m’a fait m’écrouler au sol, une déchirure d’ischio-fessier. Mais vu ma naïveté, je m’étais octroyée 5 jours de l’entrainement allégé m’ayant dit que quelques jours après ça devrait mieux aller, et le pire a commencé. Sans écho, sans diagnostic posé par un professionnel, j’ai repris (bien trop tôt) la même charge d’activité. Avec le MMB deux mois après, pas question d’arrêter l’entraînement amateur que je m’étais concoctée ! J’ai recouru avec la douleur qui s’intensifiait, les soucis ont empiré, et le MMB m’est passé sous le nez !
J’ai mis du temps à guérir. J’ai testé toutes les thérapeutiques, des ondes de choc à l’injection de PRP, en reprenant à chaque fois trop tôt. Avec comme résultat à la clef de ne plus pouvoir courir à mon grand regret. Mon kiné m’avait à l’époque parlé du vélo. J’ai basculé dans cette discipline avec les mêmes erreurs. L’ischio n’avait jamais vraiment guéri, il reste en sommeil, et me rappelle ne plus commettre les mêmes erreurs !
J’ai sollicité Jean-Baptiste pour apprendre à m’entrainer. Pour ne plus me blesser, pour ne pas arriver à une épreuve fatiguée.
Il m’a dit un jour une parole qui a gravé mon esprit : « La différence entre un sportif de haut niveau et un amateur : le premier connaît son corps et sait l’écouter. A l’affût de ses signaux, à son ressenti, du moment il saura trouver la finesse de l’adaptation de l’entraînement ». Et c’est cela la différence qui fait aussi la différence. Ce n’est pas aisé de s’écouter quand on a une épreuve à préparer, dans un planning serré entre la vie professionnelle, la vie familiale, la vie sociale.
Alors ce qui m’a aussi guidé vers WTS c’est l’accompagnement/entrainement individualisé qui permet de concilier tous ces facteurs pour en sortir le meilleur, non pas dans l’absolu, mais le meilleur possible dans la configuration de vie actuelle de chacun. C’est inestimable, et va au-delà de valeur matérielle. C’est précieux de pouvoir en bénéficier. Planifier et adapter en permanence l’entrainement, est un choix d’une grande importance pour moi, C’est ce qui me permet d’éviter les erreurs courantes : vouloir compenser une séance manquée en en faisant trop, ignorer les signaux du corps et de l’esprit, ou encore chercher à en faire davantage, simplement parce que je me sens en forme. L’entraînement intelligent, c’est celui qui s’ajuste à la réalité du moment, pas à l’illusion de ce qu’on croit pouvoir ou devoir faire. Je garde bien la devise de Jean-Baptiste : « à certains moments de la préparation, il faut savoir faire moins que plus », voilà le secret qu’il n’est pas aisé (en tout cas pour moi) de respecter. J’en ai commis des erreurs mais ils m’ont tous permis d’apprendre. Le vrai progrès se construit avec lucidité, pas avec excès.
5- Tu es psychologue de profession, comment vois-tu l’évolution de la psychologie sportive. Et selon toi, la psychologie a-t-elle pris de l’importance dans le suivi des sportifs ?
Psychologue, coach mental, entraîneur mental … les appellations différentes pour peut-être décrire des choses semblables.
Être auprès de l’autre pour cheminer… l’accompagner à aller là, où il souhaite arriver.
Les chemins pour atteindre une destination sont multiples. La spécificité de chaque métier, les approches utilisées doivent l’être au service de l’individu accompagné.
Je ne connais pas l’histoire de la psychologie sportive, mais elle m’a paru longtemps (à tort peut être) centrée plus sur la performance et la compétition, que sur la personne dans la complexité de son fonctionnement. Actuellement, la majorité des formations sont centrées sur l’entrainement mental et l’optimisation des performances.
Est-ce parce qu’il n’y a qu’un champion à la fois???
Cela me parait si absurde quand je regarde les jeux olympiques ou autres compétitions, où le champion de natation gagne avec une millième de seconde d’avance, où le cycliste gagne avec un millimètre de jetées des roues, où le sprinteur gagne avec l’épaisseur de son cheveux car il a avancé sa tête deux millimètres plus que les autres sprinteurs. Ils sont tous, selon moi champions, qu’il s’agisse du premier, troisième ou dixième, tellement les différences dans leurs performances sont infimes. La victoire ultime dépend de peu, la performance ultime aussi. Cette dernière résulte de multiples cofacteurs comme la constitution de base, l’entrainement, le sommeil, l’alimentation, la gestion du stress de la vie et/ou de la compétition, et de leur impact sur le compétiteur.
Alors quand c’est la nuance de la différence qui fait la différence… le rôle de la psychologie, telle que je la conçois, parait importante non seulement pour les champions professionnels, mais aussi pour tout sportif amateur.
Là où les enjeux (médiatiques, financiers, … ) prennent de l’importance (en tout cas dans les monde du sport professionnel), tout ce qui peut aider et contribuer à la victoire prend proportionnellement de l’importance également.
Et l’aspect psychologique ne compte pas pour des prunes.
Même si de plus en plus d’athlètes (qu’ils soient amateurs ou professionnels) en témoignent plus ouvertement, le pionnier dans le domaine étant Teddy Riner (premier à en parler et l’intégrer dans sa préparation), cette pratique reste encore trop peu utilisée. Est-ce car les préjugés culturels véhiculent une idée de fragilité, de faiblesse voire d’anormalité? Causant une sorte de pudeur ? Ou peut-être est-ce parce que la psychologie est encore largement confondue avec les « pathologies » lourdes faisant partie de la psychiatrie? En tout cas l’idée de la folie reste encore très ancrée dans les esprits et on entend fréquemment, à l’idée de consulter : « non, je ne suis pas fou ». C’est peut-être pour cela que les sollicitations du préparateur/coach mental sont plus populaires, là où le terme de psy fait encore peur ou est, à tort, réservé à des situations d’obstacle majeur, voire d’effondrement intérieur.
Primo, vouloir connaitre/adapter/changer/faire évoluer son propre fonctionnement est tout sauf une faiblesse, c’est une force extraordinaire. Secundo, combien même s’il s’agissait d’une fragilité, toute faiblesse abrite des forces insoupçonnées et toute force abrite des faiblesses. La profondeur de la nature humaine n’est pas binaire, ce n’est pas l’un ou l’autre mais l’un et l’autre. C’est le yin/yang du taoïsme, l’équilibre de toute chose. Ce qui semble être un défaut peut devenir une qualité exceptionnelle et inversement une force qui bascule dans la démesure, se transformer en défaut.
Quelqu’un qui n’a jamais été confronté à des épreuves pénibles, n’a peut-être pas appris à faire face et les gérer. Une personne puissante peut paraitre arrogante et perdre des amis, une force poussée à l’excès peut devenir un danger.
Inversement une personne qui a traversé des expériences douloureuses, qui a grandi dans l’adversité ou a dû survivre à des expériences laborieuses, peut développer des capacités d’endurance, d’adaptation, de créativité, d’intuition, de solutions insoupçonnés/inédites pour se dépasser, une résilience qui lui permettent de rebondir dans beaucoup de situations et de devenir plus solide mentalement.
Jean-Paul Sartre a dit « nous ne sommes pas de mottes de terre glaise, l’important ce n’est pas ce qu’on a fait de nous mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous ».
Je me souviens d’une conversation avec un ancien sportif (cycliste) qui disait que la compétition, et surtout l’excellence de ses résultats, la succession des podiums l’ont précipité dans un sentiment de force sans limites ni mesure. Il a fini par se croire invincible, rien ne pouvait lui arriver. Il était tellement confiant que cette qualité l’a débordé. Il a pris de plus en plus de risques dans les descentes, et a fini par gravement chuter.
Tous les ans il y a des morts ou des blesses dans les compétitions. J’ai entendu dire récemment que sur une course cycliste les organisateurs vont d’avantage sécuriser les trajets. C’est important mais si les sportif ne connait pas ses limites, qu’il laisse sa force sans la canaliser, ses aptitudes déborder son équilibre cela ne sera pas suffisant pour éviter les accidents. Un pôle de kiné non loin de mon travail a un jour confié que les marathoniens amateurs mal entrainés font leur fonds de commerce tellement il y a des blessés. Ils ne comptent plus les fractures de fatigue, les claquages, les tendinites ou autres affections qu’ils se sont spécialisés dans la réathlétisation.
En échangeant avec un jeune footballeur amateur, j’avais la surprise de constater qu’ils avaient dans son club une sensibilisation à l’alimentation, au sommeil, à la récupération… mais pas un mot sur la psychologie et son utilité.
J’étais encore plus surprise, lors d’un voyage à l’étranger, en discutant avec le kiné de la représentation olympique d’athlétisme du ledit pays, d’apprendre que les jeunes athlètes avaient à leurs disposition des kinés qu’ils consultaient rarement et des psychologues qu’ils ne consultaient jamais. Il m’expliquait que ces athlètes n’y voyaient pas l’intérêt et que personne ne pensait à échanger avec eux en quoi cela pouvait être utile. Comme s’il n’y avait pas encore cette culture de prévention des blessures physiques ou psychiques alors que dans beaucoup de pays on communique dessus depuis longtemps. Comme si la performance, l’atteinte des résultat passait avant l’Homme qui l’incarne.
Pourtant, il y a plusieurs manière de s’élever, plusieurs manières de progresser. Pas l’une ou l’autre mais là aussi l’une et l’autre. Deux approches ou stratégies différentes dans la réalisation d’une même finalité. L’une vise l’objectif directement, se concentrant sur les protocoles ; Et l’autre vise l’adaptation du moyen à l’individu, met l’accent sur la personnalisation et l’ajustement des méthodes en fonction des problématiques ressenties, besoins, capacités et particularités subjectives de chaque personne.
La psychologie telle que je la conçois (sportive ou pas) s’intéresse à l’individu et ses expériences pour qu’il puisse s’appuyer lui-même sur celui qui il est, unique, singulier, extraordinaire, en un mot l’expert de lui-même qui saura avec beaucoup plus de finesse trouver ce qu’il lui faut pour avancer avec justesse au plus près de celui qui il est. Aucun protocole venu de l’extérieur ne saurait égaler cette sagesse qui dorme en chacun de nous.
Comment transformer ce qui pose un problème en une contribution pour devenir meilleur.
Je ne dis pas que tout le monde doit avoir un psy, non, loin de là. Mais l’utilité de la psychologie peut s’appliquer à plusieurs niveaux et à déférentes phases du parcours individuel et/ou collectif d’un (ou pas) sportif.
En préparation il est très courant d’utiliser l’hypnose (ou ses dérivés) pour travailler la technique du geste (l’orfèvrerie fine d’un sportif). J’ai vu une émission sur la préparation mentale des sauts en parachute – là où il n’est pas possible de faire 30 saut par jour dans la vie réelle, cela le devient en imaginaire. Ce que l’offre l’hypnose, est de rallier le conscient et l’inconscient. Les pieds bien sur terre l’esprit peut répéter les gestes sans que le corps soit en l’air. Il en est de même pour beaucoup d’autres disciplines ou l’entrainement se fait mentalement en complément.
L’hypnose, méditation, sophrologie, cohérence cardiaque peuvent être utiles en gestion du stress de la compétition.
Mais la psychologie est très utile beaucoup plus largement. La résolution de problèmes humains susceptibles d’impacter la vie et donc aussi la pratique sportive qui en fait partie. Il ne s’agit pas de fabrique des sportifs (qu’ils soient champions ou pas) car derrière chaque sportif il y a un être humain, mais plutôt de s’intéresser à l’humain pour entrapercevoir ce qui peut l’aider à avancer (dans le sport ou ailleurs).
La psychologie peut aussi être utile, parfois vitale, quand tout s’écroule. Je me souviens de l’admiration que j’avais pour deux athlètes que j’ai accompagné. Ils s’étaient rigoureusement entraînés pendant des années, sacrifiant leur jeunesse, leurs vie sociale et familiale pour participer aux jeux olympiques et gagner leur médaille, l’aboutissement de leur sacrifices, symbole de leurs excellence. Mais voilà qu’en une fraction de seconde tout a basculé. L’enfer a commencé quand il leur a été annoncé, quand eux ils ont réalisé que le retour aux jeux était compromis.
Elle, elle s’est sentie d’abord ignorée puis vite oubliée et exclue. Pour lui c’est l’impuissance et l’angoisse de chronicisation (c’était sa 4ème blessure) et le risque de ne plus jamais pouvoir recommencer.
Ce n’est pas seulement leur corps qui s’est effondré, mais tout leur esprit, leur monde. L’objectif unique qui guidait leur vie s’était envolé. Le yin/yang n’a peut-être jamais été équilibré. Tombés en grave dépression, ces athlètes rigoureux, autres fois optimistes et joyeux, ont été brisés au point que les traitements classiques ne pouvaient les aider. La formation du psychologue, son humanité, son expérience et les outils dont il dispose peuvent alors être salvateurs et sauver des vies et/ou des carrières.
L’EMDR et l’approche systémique ont là été aidants, tout comme dans la gestion d’incidents dites traumatiques, qu’ils s’agissent de blessures, accidents ou autres évènements marquants.
Certains sportifs interrompent aussi leur carrière (temporairement ou définitivement) pour d’autres raisons. La pression médiatique par exemple, à l’apogée de leur carrière, une fois au somment, ils n’ont pas anticipé l’enfer de la gloire, la fin de l’anonymat, de l’intimité et de la tranquillité de la vie d’autrefois.
Ce sujet profond de l’accompagnement des sportifs de haut niveau, non seulement durant leur carrière, mais aussi à l’instant où celle-ci s’arrête, brutalement parfois, à cause d’une blessure, d’un accident, avec l’usure du temps ou pour d’autres raisons encore, demeure un sujet trop négligé.
Il n’est pas simple d’accompagner ces personnes qui ont sacrifié leurs temps en quête d’un rêve devenu chimère, une fois le songe effondré, c’est souvent les sens de leurs vie voire leur identité qui est brisée.
J’ai eu l’occasion de recueillir plusieurs récits des laissés pour compte car blessés. Ces sportifs n’ont plus été (en tout cas dans leur vécu et leur perception de la situation) utiles, pire ils ont été placardisés, mis aux bands des oubliés. On leur a même dit qu’ils n’étaient pas à la hauteur de suivre le rythme, la discipline ou la charge d’entrainement. Si leurs corps ou l’esprit craquait c’était car ils n’étaient pas assez résistants. C’était très violent à vivre pour eux, sans soutien autre que celui qu’ils ont pu (ou pas), trouver par eux-mêmes. Dans ces contextes, le tsunami de la dépression, de l’addiction ou d’autres dérives pèse souvent très fort.
La France a trouvé, pour des personnes en situation de handicap acquis ou inné, des magnifiques passerelles sportives vers le handisport. Mais à l’inverse, les sportifs qui se sont blessés voir écroulés paraissent encore trop peu accompagnées.
Alors la psychologie a pris de l’importance dans le suivi des sportifs, OUI, mais il y a encore du chemin à faire … et avec ce chemin des belles quêtes et opportunités de reconstructions individuelles, des réinventions personnelles, des transformations qui honorent et érigent les êtres humains.
René Char a dit « La lucidité est la blessure qui me rapproche le plus de la lumière ».
6- On dit souvent que les cordonniers sont les plus mal chaussés, aussi arrives-tu à t’appliquer tes propres méthodes ?
Je pense que dans chaque proverbe il y a un peu/beaucoup de vérité…
Rigueur pour l’autre n’est pas toujours rigueur pour soi, tout dépend de nos trajectoires de vie, apprentissages, expériences que l’on a traversées et j’avoue avoir appris (et y trouver plaisir aussi) que dans mon métier, dans ma vie … les autres passent avant… c’est ainsi et j’aime ça.
Donc s’il me reste du temps ou quand c’est nécessaire je m’applique mes propres méthodes … oui … et … pas tellement en même temps.
C’est à nuancer.
Tout d’abord, dans ce métier, tout psychologue de qualité doit effectuer un travail sur soi-même, c’est-à-dire dépasser son passé, ses blessures, connaitre parfaitement son fonctionnement, ses valeurs, positions, pour qu’ils n’interfèrent pas quand nous sommes au travail avec un patient. C’est l’éthique propre à ce métier et cela m’a beaucoup aidé de clarifier ma vie, mes relations, mes craintes et motivations.
Quant à mes méthodes (je pratique la thérapie brève : l’intervention systémique paradoxale, l’hypnose éricksonnienne, l’EMDR, …), j’enseigne à l’université et je forme divers publiques à la gestion du stress, des émotions, des conflits, aux apports des neurosciences pour optimiser les compétences, etc. Je pose souvent la question en formation à la gestion du stress quelle est la méthode la plus efficace ? La multiplicité des réponses des pratiques en vogue comme méditation, chants, yoga, danse, chocolat, etc. etc. etc., fusent et je réponds oui c’est vrai mais la meilleure méthode, la plus belle, la plus efficace est celle qui vous convient à vous-mêmes, au moment de votre vie, au temps dont vous disposez…
Quant à moi, je sais parfaitement me couper du monde extérieur pendant mes entrainements. Est-ce la résultante de l’entrainement ou d’une de mes méthodes ? Je n’en sais rien, et peu importe à vrai dire, ce qui me plait c’est de l’appliquer, et non pas de déterminer l’histoire de « qui est premier la poule ou l’œuf ».
Ce qui marche pour moi, et c’est immédiat, je le sais, c’est la transe hypnotique, ce sont des encrages des certaines musiques. L’encrage est une méthode bien efficace se canaliser, se centrer, gérer le stress, la douleur, la concentration, les émotions…
J’ai observé à la télévision que beaucoup de sportifs professionnels l’utilisent également et il existe des différents types d’encrages (corporels, visuels, ou autres).
Quand je pratique l’hypnose ericksonnienne pour mes patients, moi-même je rentre également dans un état hypnotique qui est bénéfique pour les deux protagonistes de la relation –pour le patient lui-même d’abord, ensuite pour moi dans ma manière d’aider le patient dans ce pourquoi il vient, et, à un autre niveau, au-delà de ce qui se passe dans la thérapie, la transe hypnotique est bénéfique pour le tandem corps/esprit.
Quand je prépare les séances d’hypnose, de sophrologie ou de relaxation pour mes patients à la maison, je les tests sur moi avant… tout ceci est bon également.
Pour l’étape du tour 2024, j’étais vraiment fatigué, je voulais me reposer mais le contexte de vie ne me l’avait pas permis. La veille j’ai donc pris un après-midi pour transer, ce qui m’avait donné la possibilité de m’endormir profondément sur un tapis d’acupuncture et j’ai pu récupérer vigoureusement, en tout cas suffisamment pour terminer Finisher.
L’EMDR m’a permis de tourner les pages des blessures anciennes. Et si elle se réveillent je pleure. Ça suffit parfois, sinon je consulte moi-même un confrère.
Quand moi-même je suis affectée, quand le mental ne veut pas se déconnecter et m’empêche de dormir j’utilise (parfois et non pas toujours) certaines techniques de l’approche systémique paradoxale pour m’endormir ou me lever (au lieu de tourner inutilement dans le lit) pour faire ce que je n’ai pas le temps de faire dans la journée. Je cesse de lutter.
Et tout ce que je mets en place, parfois ça marche, parfois pas… Ce qui marche pour les autres ne marche pas toujours pour soi, ainsi est la vie.
Cette vie qui est tout sauf un long fleuve tranquille et il ne faut pas s’illusionner : les psy sont des professionnels au bureau, mais restent normalement humains ailleurs, avec les soucis, tensions ou préoccupations du commun des mortels.
Mais ce que la vie m’a appris c’est de ne pas lâcher quand cela en vaut la peine… alors quand c’est important je me donne les moyens… je m’accroche…. Et parfois c’est important de savoir lâcher pour ne pas lâcher…. En tout cas j’essaye de donner le meilleurs de moi-même… et j’essaye d’apprendre de mes erreurs de mieux que je peux. L’approche systémique m’a appris à transformer mes problèmes en ressources, par. ex quand j’ai la rage de quelque chose je l’utilise dans le sport, elle cesse d’être un obstacle et devient un moteur à propulsion thermique ou, selon son intensité, nucléaire.
Quand je fais une compétition je me demande pour quoi, pour qui je le fais…qu’elle sont mes forces à canaliser, mes faiblesses sur lesquelles je peux m’appuyer… C’est important pour moi d’être au claire… Et quand j’y vais, je vais pour gagner. Et si je ne gagne pas c’est bien aussi, je suis admirative de celui qui a gagné, j’aime bien le féliciter et m’en imprégner.
Pour moi gagner va bien au-delà des résultats … Gagner apprend à donner le meilleur de soi-même, de se surpasser même mais il n’y a pas que cela. Gagner c’est aussi savoir perdre et savoir perdre c’est aussi gagner quelque chose si on veut bien s’y intéresser.
Et on a tous à y gagner car perdre apprend l’humilité, permet d’accepter la frustration, de se remettre en question, de faire les choix, les concessions, à supporter la douleur, à tirer des leçons… à recommencer ou lâcher. Les vertus de l’échec sont si nombreuses.
7- Pour terminer, quels sont tes projets sportifs à court et moyen terme ?
La Vençoise, le 11 mai … Peut-être d’autres courses dont on a parlé plus haut, selon le ressenti…
Un séjour d’une semaine de grimpe dans les Alpes … avec des parcours cyclistes aussi beau qu’exigeants. Sans chrono.
Les 7 majeurs ( ???) – un rêve – accessible ou pas ? Je ne sais pas. Mais qui n’a pas de rêves ne les réalise pas. J’ai déjà grimpé tous les sommets mais je me demande si c’est une bonne chose pour le corps que de le faire en moins de 48 ou 24h…
Donc si ça reste à la place du rêve c’est bien aussi, car le mérite des rêves qui ne se réalisent jamais est d’avoir ouvert la porte aux possibles, d’avoir donné la possibilité de rêver les rêves qui nous ont portés … et c’est tellement déjà.
Donc pour rester ancrée dans ce qui est faisable mon but à court terme est la « vençoise » grand parcours.
J’y vais pour gagner et ce sera gagné peu importe le résultat… car ce qui compte bien plus, bien au-delà du classement … Le véritable résultat … c’est ce chemin parcouru, cette opportunité d’apprendre de soi, des autres, des entrainements, des échanges… La quête est le chemin pour devenir, je l’espère, un meilleur humain.
Merci d’avoir fait ce bout de chemin avec moi et de m’avoir tant appris.
—
“Merci Aleksandra, nous te retournons ce compliment ”
—